2013. Les encres de couleur menacées
2013. L'histoire de 2008 se répète : Le 16 janvier, le SNDV (Syndicat de dermatologues) publie un communiqué alarmiste sur la composition des encres. Le SNAT réagit en appelant tatoueurs et tatoués à exprimer leur colère. Le 24 janvier 2013, nous relayons par ailleurs une réponse de l'ANSM concernant le marquage CE des produits et matériels de tatouage... Le 25 janvier, le Pr Bazex, tristement célèbre pour avoir co-rédigé le rapport édifiant de l'Académie de médecine 5 ans auparavant, s'acharne sur le sujet en déclarant : "Ces appareils qui piquent la peau comme pour faire du morse sont effrayants. Comment peut-on ainsi mettre en avant des activités non recommandées par le corps médical ?"... Quelques semaines plus tard, l'annonce fait l'effet d'une bombe dans le monde du tatouage : L'arrêté du 6 mars 2013 fixe la "liste des substances qui ne peuvent pas entrer dans la composition des produits de tatouage" est publié au Journal Officiel. Le texte survient en outre à quelques heures du Mondial du Tatouage, qui ouvre de nouveau ses portes après 13 ans d'attente depuis les éditions historiques de 1999 et 2000 au Bataclan et au Trianon... Dans l'attente d'un possible échange avec le Ministère de la santé, les informations à notre disposition sont publiées sur nos réseaux sociaux.
Obtenant une rencontre au Ministère de la santé le 5 avril 2013, le SNAT pointe d'emblée la confusion d'interprétation sur la lecture des colorants interdits et autorisés : La DGS s'engage à demander une clarification du texte à l'ANSM, qui maintient pourtant la confusion dans les mois qui suivent. Un délai d'application est cependant obtenu, notamment après la lettre de Tin-tin en date du 3 mai 2013, afin de permettre aux professionnels de réfléchir à la problématique qui laisserait augurer la suppression d'environ 90% des couleurs habituellement en usage et conformes aux normes européennes... Pendant l'été 2013, le SNAT prépare un automne qui s'annonce difficile. En septembre 2013, Tin-tin adresse une nouvelle lettre à la DGS... La réponse, sans appel, génère une crise sans précédent à l'approche de l'échéance fatidique du 31 décembre : L'ANSM campe sur ses positions, le SNAT entretient sans relâche un véritable lobbying politico-médiatique, soutenu par l'opinion publique.
Le 5 novembre 2013, les membres du SNAT sont sollicités pour une étude du Dr Nicolas Kluger dédiée pour la première fois à la santé des tatoueurs : L'enquête est réalisée sur 2 semaines afin de limiter l'influence de l'actualité sur les réponses des professionnels. Il faudra attendre plus de 3 ans pour que les résultats soient enfin publiés par le International Journal of Occupational Medicine and Environmental Health (Journal International de Médecine du Travail et de Santé Environnementale). Un résumé de l'étude sera publiée plus tard dans Tatouage Magazine en 2017 : "Comment va mon tatoueur ?". De retour du 1er Congrès de l'ESTP (European Society of Tattoo and Pigment research) à Copenhague, le bureau est sollicité pour une audition à l'Assemblée Nationale le 27 novembre 2013. Le 4 décembre 2013, le Dr Nicolas Kluger publie une lettre ouverte au Ministère de la santé. Toujours dans l'attente d'une nouvelle rencontre, le 11 décembre 2013, le SNAT publie un communiqué mettant en lumière une "faille juridique" établissant le constat que "tout ce qui n'est pas interdit est donc autorisé." Dans l'attente d'une réaction ministérielle, le relais politique est maintenu.
Le 23 décembre 2013, la DGS adresse enfin sa réponse et confirme l'analyse du 11 décembre : "Cet arrêté n'a pas pour vocation d'établir une liste positive de colorants qui pourraient être utilisés dans les produits de tatouage." "En conséquence, seuls les colorants des colonnes 2 à 4 sont interdits dans les produits de tatouage." Toutes les encres de tatouage conformes à la réglementation européenne au 1er janvier 2014 sont donc autorisées : Les fournisseurs français doivent être garants de la conformité de ces encres, notamment en étant déclarés à l'ANSM et en assurant une parfaite traçabilité de tous les produits distribués, ce qui est déjà le cas depuis la réglementation française de 2008. Cette lettre, la DGS n'admet aucune mise en cause de l'ANSM, qui a pourtant maintenu la confusion pendant plusieurs mois, et ne rappelle ni la nécessité de modifier l'arrêté du 6 mars 2013 (contrairement à ce qui avait été admis le 5 avril 2013 par la DGS), ni notre volonté de reprendre ensemble le travail initié par l'AFSSAPS (ex-ANSM) en 2010. Aucune éventualité concrète de rencontre n'étant évoquée, il nous faudra donc renouveler nos requêtes. Bien qu'on puisse le déplorer, l'essentiel est obtenu : Une confirmation officielle de l'interprétation du point 4°, autrement dit "tout ce qui n'est pas interdit est autorisé". Seuls 59 colorants sont désormais interdits dans les produits de tatouage. Les couleurs sont sauves pour 2014...
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