Le Ministère de la Santé est l'autorité nationale sur la réglementation sanitaire applicable aux activités de tatouage :
Au sein du Ministère, c'est la DGS (Direction Générale de la Santé) qui fixe le cadre législatif et réglementaire, le cas échéant en lien avec les représentants de la profession.
Les Agences Régionales de Santé sont chargées, sous la tutelle ministérielle, de veiller à la sécurité sanitaire en région :
Chaque ARS est représentée sur le territoire par ses délégations départementales, qui procèdent à l'enregistrement et au contrôle des professionnels sur le terrain.
N.B. Cette page présente, à la date de sa dernière modification, un résumé des textes français applicables aux activités de tatouage par effraction cutanée.
Elle ne saurait se substituer à la consultation intégrale des documents officiels, via Legifrance.
Le SNAT ne peut en aucun cas être tenu responsable de l'interprétation qui pourrait être faite des informations communiquées ici.
En cas de doute sur un aspect particulier de la réglementation, tout membre adhérent peut solliciter le SNAT qui lui communiquera, dans la mesure du possible, les informations nécessaires dans les meilleurs délais.
Déclaration d'activité à l'ARS
# Art. R1311-2 du Code de la santé publique
# Arrêté du 23 décembre 2008
Chaque personne mettant en oeuvre des techniques de tatouage par effraction cutanée doit déclarer son activité auprès de l'ARS du lieu d'exercice de l'activité.
Le formulaire de déclaration d'activité peut être obtenu auprès de l'ARS territoriale concernée : Le déclaration doit être adressée avant le démarrage de l'activité ; Toute cessation d'activité doit également être déclarée*, y compris en cas de changement d'adresse sur un nouveau territoire (auquel cas il faudra contacter l'ARS locale afin de procéder à une nouvelle déclaration).
Toute déclaration d'activité doit être accompagnée d'une copie de l'attestation de formation du déclarant.
NB : Un tatoueur exerçant régulièrement dans plusieurs studios effectue une seule et même déclaration si leurs adresses dépendent de la même ARS territoriale : Dans le contraire, il doit normalement veiller à se déclarer auprès de chaque ARS territorialement compétente (région ou département).
Un studio abritant plusieurs professionnels salariés peut effectuer une déclaration commune : Tout professionnel indépendant doit lui-même effectuer une déclaration individuelle.
* Excepté, pour les guests, en cas de "mise en oeuvre ponctuelle" = 5 jours ouvrés par an sur un même lieu. Dans ce cas précis, le tatoueur en guest ou le professionnel qui l'accueille peut procéder à une déclaration de mise en oeuvre ponctuelle à l'ARS, spécifiant les dates effectives.
Un tatoueur exerçant exclusivement en "guest" irréguliers ou sur conventions doit déclarer au moins une adresse de référence : Si celle-ci n'est pas une adresse d'exercice de son activité, il doit absolument le spécifier sur sa déclaration, et renseigner, autant que possible, au moins une adresse professionnelle.
Après enregistrement de la déclaration, l'ARS retourne au professionnel un récépissé à conserver sans limitation de durée : Ce récépissé pourra être demandé en cas de contrôle, et peut également être affiché en studio pour information des clients.
Formation Hygiène et Salubrité
# Art. R1311-3 du Code de la santé publique
# Arrêté du 12 décembre 2008
Chaque personne mettant en oeuvre des techniques de tatouage par effraction cutanée doit avoir suivi une formation aux conditions d'hygiène et de salubrité, d'une durée minimale de 21 heures réparties sur 3 jours consécutifs.
Cette formation comporte un module de formation théorique et un module de formation pratique, et ne peut être délivrée que par un organisme habilité (par l'ARS) à la dispenser.
Seuls les titulaires d'un DE de docteur en médecine ou d'un DU de spécialité hygiène hospitalière sont dispensés de cette formation.
Rappel : La formation H&S ne constitue en aucun cas une initiation ou un apprentissage des techniques de tatouage.
Les organismes habilités
L'ARS reste l'interlocuteur de référence pour connaître la liste des organismes habilités dans chaque région : Une liste répertoriant les organismes habilités par régions est mise à disposition sur le site du Ministère de la santé.
De nombreux organismes sont habilités à dispenser la formation obligatoire pour l'activité de tatouage : Rares sont les structures impliquant la présence d'un professionnel du tatouage.
De multiples défauts ou lacunes peuvent y être constatés, notamment :
- méconnaissance de l'acte de tatouage, des produits et matériels utilisés,
- défauts de connaissances anatomiques et physiologiques spécifiques à la peau tatouée,
- matériel technique et pédagogique inadapté,
- absence de mise en situation pratique,
- non différenciation des techniques (tatouage/piercing) lors du module pratique,
- protocoles ou procédures inappropriés à la pratique,
- interprétation erronée d'informations réglementaires,
- traitement de sujets hors de propos (ex : tatouage au henné, tatouage en milieu carcéral,...)
Ces constats proviennent de différents témoignages, rapportés par nos membres mais également par plusieurs professionnels non adhérents ou en création d'activité.
Chaque futur professionnel est donc encouragé à se renseigner auprès de différents organismes habilités et/ou à solliciter la présence d'un professionnel du tatouage expérimenté a minima lors du module de formation pratique.
Règles d'hygiène et de salubrité
# Art. R1311-4 du Code de la santé publique
# Arrêté du 11 mars 2009
La pratique du tatouage doit s'exercer dans le respect des règles générales d'hygiène et de salubrité, suivant les deux principes suivants :
La salle "technique" (dédiée aux actes de tatouage, à l'exclusion de toute autre fonction) est aménagée avec des sols et plans de travail en matériaux lisses et non poreux, et des surfaces lessivables non textiles.
Une zone de lavage des mains, interne ou attenante à la salle technique, comprend notamment un lavabo avec robinet à fermeture non manuelle.
Enfin, les locaux doivent intégrer un espace dédié au nettoyage et à la stérilisation du matériel (*) et un local dédié à l'entreposage des déchets à risque infectieux (DASRIA).
Ces exigences sanitaires en matière d'aménagement rendent illicite le tatouage à domicile (= au domicile des clients).
Le tatouage en studio professionnel privé (sur rendez-vous) est autorisé dans la mesure où les locaux respectent les normes d'aménagement : Attention, l'ARS exige généralement des locaux qualifiés ERP (Etablissement Recevant du Public), auquel cas les locaux mixtes ou d'habitation sont exclus, il est alors nécessaire de travailler dans un local professionnel ou commercial.
Les conditions détaillées et le protocole de stérilisation des matériels, élaborés en étroite collaboration avec les représentants du SNAT, sont synthétisées sur les 2 documents PDF ci-dessous.
L'ensemble de ces règles sont assimilées par les professionnels à l'occasion de la formation obligatoire à l'hygiène, préalablement au démarrage de toute activité.
(*) Si tout le matériel utilisé, qui doit être stérile, est à usage unique (y compris du matériel type buse et manchon), l'autoclave n'est pas nécessaire.
Néanmoins il est important qu'une pièce soit dédiée à l'entreposage dans de bonnes conditions d' hygiène du matériel à usage unique.
(source : DGS janvier 2010)
Les déchets à risque infectieux (DASRIA)
# Art. R1311-5 et R1335-1 à R1335-8 du Code de la santé publique
Les déchets produits sont assimilés aux déchets d'activités de soins à risques infectieux (DASRI).
Sont notamment considérés comme des DASRIA (= "Assimilés" à des DASRI) les matériels et matériaux piquants ou coupants destinés à l'abandon, qu'ils aient été ou non en contact avec la peau.
C'est pourquoi chaque tatoueur est responsable de l'élimination des aiguilles utilisées (toujours à usage unique et stériles) et de l'ensemble des déchets "mous" contaminés (notamment gants et compresses).
Dans la majeure partie des cas, les professionnels confient la collecte et l'élimination de leurs DASRIA à une société spécialisée, agréée par l'ARS : Dans ce cas, la convention de collecte et les bordereaux d'élimination doivent être à disposition de l'ARS si elle en fait la demande.
Les dispositions relatives à l'élimination des déchets sont détaillées lors de la formation obligatoire à l'hygiène.
► Nos adhérents peuvent retrouver le détail de la Gestion et collecte des DASRI sur notre espace pro.
L'information du futur tatoué
# Art. R1311-12 du Code de la santé publique
# Arrêté du 3 décembre 2008
Chaque client doit être informé, avant de se soumettre à un tatouage, des risques auxquels il s'expose.
Après la réalisation du tatouage, le tatoueur ou son assistant doit lui indiquer les précautions à respecter.
Ces informations doivent être affichées de manière visible dans le studio de tatouage, et remises par écrit au client.
Le tatouage des personnes mineures
# Art. R1311-11 du Code de la santé publique
# Arrêté du 3 décembre 2008
Il est interdit de tatouer une personne mineure sans le consentement écrit d'un des deux parents ou de son tuteur.
Le professionnel conserve ce document pendant 3 ans suivant la réalisation du tatouage.
L'obligation d'information du futur tatoué s'applique en outre à la personne titulaire de l'autorité parentale ou au tuteur : Cela implique la présence physique d'un parent pour recueillir son consentement signé.
Le SNAT met à la disposition de ses adhérents, par simple demande par courrier électronique, un document (comportant le logo du SNAT et personnalisé avec le nom du studio membre) PDF prêt à être imprimé et utilisé pour recueillir le consentement parental.
(Le Mondial du Tatouage par (c) Anthony Dubois 2016)
Les conventions de tatouage
et autres événements ponctuels
# Arrêté du 12 décembre 2008
# Arrêté du 23 décembre 2008
# Arrêté du 11 mars 2009
Par dérogation aux dispositions générales, des modalités particulières sont applicables aux conventions de tatouage, une convention étant définie comme le lieu d'un exercice ponctuel n'excédant pas cinq jours ouvrés par an, dans des locaux provisoirement aménagés pour des activités de tatouage.
Ces principes spécifiques, qui permettent la réalisation des tatouages dans des conditions adaptées pour un tel contexte, ont été fermement défendues par le SNAT auprès des autorités publiques : Si ces événements existent aujourd'hui, avec le succès qu'on connait, ils le doivent grandement aux efforts syndicaux.
Pour satisfaire à la réglementation sanitaire, l'organisateur de tout événement temporaire accueillant des tatoueurs en dehors de locaux dédiés doit prévoir des "postes de travail séparés du public par une barrière physique permettant de limiter les risques de projection".
"Cette barrière physique peut être matérialisée, par exemple, par une cloison transparente ou par une table permettant d'assurer une distance raisonnable entre le public d'un côté, et la zone à tatouer et le plan de travail de l'autre"
(source DGS/SNAT 17/09/2009).
Situation des tatoueurs étrangers
En l'état actuel des textes, l'organisateur d'une convention est théoriquement tenu de veiller à ce que chaque tatoueur non-résident, et non titulaire de la formation Hygiène et Salubrité, suive une formation aménagée de 7 heures, dispensée par un organisme habilité, qui délivre une attestation de formation valable uniquement pour l'événement concerné.
Le SNAT a demandé, lors d'une réunion DGS du 27 avril 2010 (demande renouvelée le 5 avril 2013), la perspective d'une validation définitive de la formation aménagée de 7 heures destinée aux tatoueurs non résidents (formation permettant de travailler exclusivement sur les manifestations de moins de 5 jours), afin d'éviter d'imposer cette obligation pour chaque évènement.
L'accord de principe alors obtenu n'a toutefois jamais été concrétisé par une publication au Journal Officiel : La formation aménagée reste exigible pour chaque évènement.
Dans l'attente d'une évolution cohérente de la réglementation actuelle et/ou des modalités de formation ponctuelle, le SNAT recommande aux organisateurs de prendre contact avec leur ARS afin de définir ensemble la mise en oeuvre de cette exigence.
La participation du SNAT aux travaux de normalisation européenne vise également à faciliter à l'avenir la mobilité des tatoueurs au sein de l'Europe, notamment par le biais d'une formation standardisée, valable dans l'ensemble des pays de la Communauté.
Si la première pratique est illégale, la seconde peut être exercée légalement dans certaines conditions.
Tatouage à domicile (ou tatouage clandestin) exposent les personnes qui y ont recours à des risques pour leur santé, sans aucun suivi ou recours en cas de pathologie dermatologique ou d'allergie à un produit ou matériau.
Attention, par "tatouage à domicile" on désigne une pratique réalisée au domicile du client, c'est-à-dire dans des locaux non aménagés* spécifiquement pour cette pratique : L'exercice en studio professionnel privé (= sur rendez-vous) est autorisé si les locaux respectent bien les règles d'aménagement sanitaire, et que sa déclaration est effectuée en bonne et due forme auprès de l'ARS (impossible dans le cas d'un déplacement à domicile).
Attention, dans certains cas (notamment lieux mixtes ou d'habitation), l'ARS peut requérir un bail professionnel ou commercial et/ou la qualification du local en ERP** afin de vérifier qu'il s'agit bien d'un studio professionnel.
*Les normes d'aménagement impliquent notamment :
** Tout Etablissement Recevant du Public est soumis au respect des règles d'aménagement pour la sécurité contre l'incendie et les risques de panique.
Norme européenne : Quelles conséquences ?
Formation hygiène, règles sanitaires, aménagement des locaux, protocoles de travail, méthodes de désinfection et de stérilisation, gestion des déchets, information du tatoué... La norme, initié par l’Allemagne en 2014 et publiée en 2020, comporte, étape par étape, des recommandations et exigences pour la gestion des locaux et du matériel (attention, il ne s’agit aucunement d’une normalisation des encres, qui peut faire l’objet d’un travail tout-à-fait distinct).
Ce document peut servir de référence à la fois à chaque Etat européen pour l'évolution de leur règlementation nationale, et à tout professionnel en Europe (la démarche d'accréditation étant volontaire donc non obligatoire).
On peut rappeler que la participation de la France n’a pas été d’emblée une évidence : Le Syndicat National des Artistes Tatoueurs, participant à la commission AFNOR avec d’autres acteurs volontaires, ne s’est impliqué qu’après mûre réflexion soumise à l’avis de ses adhérents, conforté par l’engagement actif de notre Ministère de la santé.
La norme étant activée avec ou sans la France, il a ainsi été jugé préférable de prendre part au consensus, et non assister passivement à la construction d’un texte qui orientera inévitablement l’avenir de la pratique dans toute l’Europe.
Les différents membres de la commission AFNOR ont des intérêts communs mais également des motivations spécifiques. Pour le SNAT, l’objectif était double : faciliter la circulation des tatoueurs sur tout le continent et standardiser les règles sanitaires.
Si la norme NF EN 17169 ne répond pas à 100% aux positions portées par le SNAT lors des débats, elle inspirera incontournablement les règlementations des années à venir.
Les travaux de la commission française et du comité européen représentent de nombreuses heures de discussions et parfois de débats animés : Obtenir un consensus avec des tatoueurs, des distributeurs, des professionnels de santé, des autorités publiques et des organismes de formation était en soi un challenge ; Défendre ensuite les positions françaises auprès des autres pays européens a souvent été un réel défi.
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