Illustrations extraites du Manuel qualité hygiène, élaboré par le SNAT en 2003, et utilisé comme référentiel par différentes administrations de contrôle jusqu'en 2008, date de publication du 1er décret apportant des règles sanitaires officielles à la pratique.
Asepsie, antisepsie, désinfection, stérilité...
Si la loi française définit des règles communes d'hygiène pour la pratique du tatouage depuis 2008, les tatoueurs se sont progressivement formés aux questions sanitaires dès les années 1980, notamment en s'équipant de matériel de stérilisation et en se sensibilisant au principe de contamination croisée (port de gants à usage unique, hygiène des mains et des locaux, désinfection des surfaces, etc.).
Ce n'est pas un hasard si la norme européenne dédiée au tatouage vise les bonnes pratiques d'hygiène et de salubrité : Ces standards illustrent l'absolue nécessité d'un cadre sanitaire commun, et renforcent l'idée que l'accès au métier doit être subordonné à cette exigence de santé publique.
Quels risques pour un tatouage ?
Le tatouage implique une effraction cutanée superficielle qui constitue une porte d'entrée potentielle aux agents infectieux, au moment de la réalisation du geste mais également durant la période de cicatrisation qui suit. Une infection peut théoriquement se développer à cause des micro-organismes (microbes) présents plus ou moins habituellement à la surface de la peau.
Pour limiter ce risque, il est primordial de :
Des conditions inappropriées ou insuffisantes* augmentent ce risque : Les données scientifiques établissent alors la possibilité d’une contamination par le VHB et le VHC si le tatouage est réalisé dans un cadre non professionnel/standardisé.
La possibilité de transmission du VIH semble très peu probable (fragilité du virus à l'air libre) : Aucun cas n'a jamais été constaté.
Des infections dues à d’autres micro-organismes peuvent plus rarement survenir comme les virus herpès ou le papillomavirus (responsable des verrues).
Des réactions allergiques (notamment aux pigments de tatouage) et des cicatrisations pathologiques constituent, sur les personnes prédisposées, l'effet indésirable sans gravité le plus souvent rapporté à ce jour.
* Le tatouage à domicile (= en déplacement au domicile du client) est interdit : S'adresser à un non professionnel expose à des risques pour la santé, sans aucun suivi ou recours en cas de pathologie dermatologique ou d'allergie à un produit ou matériau.
Au-delà de toutes les précautions en matière de stérilité des matériels et des produits, le risque majeur concerne le principe de la contamination croisée, qui peut potentiellement provenir d'un client précédent, des surfaces de travail ou des mains du tatoueur.
C'est pourquoi le professionnel doit :
1° procéder au nettoyage antiseptique des mains ;
2° porter des gants d'examen à usage unique (les gants stériles sont requis uniquement dans le cas d'un piercing) ;
3° préparer sa table de travail en la désinfectant et en l'équipant d'un champ à usage unique (film plastique) sur lequel sont déposées capsules, encres de tatouage, eau de rinçage et vaseline ;
4° préparer la peau qui va être tatouée par antisepsie dermique, puis rasage si nécessaire ;
5° suivre la règle du "NO TOUCH", qui consiste pour le tatoueur à ne rien toucher qui ne soit "protégé" (par un film plastique) ou à usage unique pendant qu'il tatoue.
La règle du "No Touch" est à suivre pendant la cicatrisation :
Ne pas toucher le tatouage
sans s'être préalablement lavé les mains !
Stérilité des matériels
La stérilité du "matériel pénétrant la barrière cutanée ou entrant en contact avec la peau ou la muqueuse du client et les supports directs de ce matériel" est un principe fondamental dans l'acte de tatouage.
Il signifie que les aiguilles et leur support (composé d'une buse, d'un manchon et d'un tube) sont soit à usage unique et stériles, soit stérilisés entre chaque séance.
Les aiguilles sont systématiquement à usage unique.
Les supports d'aiguilles peuvent se présentent sous deux formes :
# Réutilisables, ils sont en acier inox, parfois avec un manchon ou un surmanchon en plastique ou en silicone.
Ses éléments sont stérilisés suivant un protocole impliquant au minimum une prédésinfection, un nettoyage et un conditionnement avant stérilisation. Celle-ci se fait par autoclave, un matériel coûteux qui limite le risque infectieux ;
# À usage unique, les supports en plastique comportent parfois un grip en caoutchouc.
Les tatoueurs travaillant exclusivement avec ce type de matériel ne sont pas tenus d'être équipés de matériel de stérilisation.
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